« Actuellement au Cameroun, Virginia BENDIMA décrit ses différentes fonctions et donne son point de vue sur la femme entrepreneur d’aujourd’hui. Ceci lors d’un entretien fait à Bonapriso, jeudi dernier ».
1- Qui est Virginia Bendima ?
Je suis journaliste de formation et entrepreneur. Promotrice de l’entreprise Marazené cosmétiques qui commercialise principalement l’encens Tchadien. Je possède également une entreprise de communication au nom de VB consulting.
2- Vos premiers pas dans l’entrepreneuriat, comment cela s’est fait ?
J’ai commencé avec VB consulting en 2016. J’étais très jeune. Sachant qu’on ne peut pas se lancer dans l’entrepreneuriat avec zéro franc, j’ai donc travaillé et acquérir de l’expérience pour pouvoir me lancer parce qu’on ne peut pas toujours compter sur les parents pour ouvrir son entreprise. Pour moi dès le début c’était bien claire, je ne voulais travailler pour personne. Mon souhait s’était d’exercer en mon propre compte. Étant journaliste de formation, j’ai travaillé dans des chaînes de télé et radio nationale et même international à l’instar de Toumaï TV, Vox Africa, Afrique media. Après avoir parcouru plusieurs médias et acquérir les connaissances suffisantes en matière de communication, j’ai tout simplement décidé de tourner la page en général et de lancer ma propre boîte de communication qui est VB consulting. Deux ans plutard je crée Marazené cosmétique. Déjà c’est une expérience que j’avais très jeune, les encens et moi c’est une longue histoire d’amour. Ma mère est arabe du Tchad du coup tout ce qu’on avait à faire le matin c’est de nettoyer la maison et là parfumer donc j’ai pris cette habitude. Quand des amis ou des proches à moi viennent à la maison ils me disent que ça sent très bon après je conçois quelques petits encens je leurs donne ou j’en prend chez ma mère, c’est comme ça que j’ai décidé de commercialiser ces produits.


3- Parlez-nous de vos entreprises
Marazené cosmétique c’est deux volets. Le premier c’est les encens et le parfum du Tchad, Nous avons ensuite le volet cosmétique soit des savons fait naturellement, des traitements de cheveux et peau. Nous avons aussi des gommages fait naturellement à base de carotte, de curcuma. Nous travaillons actuellement sur un lait de beauté adulte. Cela tarde parce que la peau adulte est un peu complexe et le but pour nous c’est de prôner les produits de qualité qui ne décapent pas la peau.
VB consulting de son côté est une entreprise de communication comme mentionné un peu plus haut.
4- Comment s’est passé la transition entre VB consulting et Marazené cosmétique ?
Le marché de la communication n’étant pas accessible à tous au Tchad, il fallait trouver une autre occupation, un business en parallèle. En tant que cabinet il fallait des marchés, ces derniers n’arrivent pas aussi tôt et sont devenus un peu compliqué parce qu’il faut être le parrain de tel, ou le frère ou l’ami ou l’enfant de tel. C’est dans ce sens que j’ai pensé à créer une entreprise qui me correspond et m’épanoui soit, Marazené cosmétiques.


5- Quelles difficultés rencontrez-vous au quotidien et comment les affrontez-vous ?
Elles sont énormes. Avec VB consulting j’ai été refroidi un moment donné parce qu’il y avait de la discrimination venant des clients. Je m’explique, certains marchés étaient gagnés et conclus au préalable mais quand je me présente pour la signature du contrat ou pour en discuter, les clients rejette subitement mon offre. Il se mette dans une logique de « c’est une femme, elle est incapable de pouvoir faire ce travail comme un homme ». Avec Marazené cosmétique par contre les difficultés sont très minimes, nos produits sont connus. La clientèle est certes très souvent exigeante, mais cela ne nous freine en rien.
6- Quels sont vos projets pour vos deux entreprises ?
Pour VB consulting j’ai une grande ambition, celle de pouvoir un jour l’ouvrir en tant que chaîne de télévision. Parce qu’ayant travaillé dans de multiples médias, j’ai pu déceler le manque et les problèmes qu’ils contiennent. Je souhaiterai donc relever le défi de ce côté-là. Certes, c’est un projet à très long terme mais qui peut bien évidemment se réaliser. En ce qui concerne Marazené cosmétique, mon seul objectif pour le moment est de me positionner sur l’échelle internationale. Conquérir le monde, aller au-delà de l’Afrique. Aujourd’hui nos produits sont expédiés dans de nombreux pays étrangers par DHL. Mais nous ne nous limiterons pas là.
7- Le journalisme, qu’est-ce que vous en fait aujourd’hui ?
Je suis démissionnaire. Je ne regrette pas de l’avoir fait, d’avoir parcouru ce chemin et d’être « une personnalité public ». Juste qu’à un moment on n’a pas besoin de ça. J’aimerai sortir le matin et rentrer avec un 5000f dans ma poche que de sortir et rentrer avec des vues.ma dernière expérience en journalisme date de 2021 où je travaillais comme responsable marketing et commercial à Toumaï TV qui est une chaîne de télévision humanitaire au Tchad où j’ai fait 2 ans. Je compte m’arrêter là.


8- Dans quelques jours se tiendra l’unième édition de la célébration de la femme. À cette occasion, quel conseil donnerai vous aux femmes désirant entreprendre ?
Oser ! Quand mon cœur me demande de faire quelque chose moi je le fais sans hésiter, les conséquences je les gère après. Je ne peux pas compter les obstacles par lesquels j’ai dû passer mais me voilà aujourd’hui je ne regrette rien. Les personnes qui nous découragent il y en a partout, même dans nos familles mais nous devons avoir confiance en nous. Il faudrait également que les femmes aujourd’hui apprennent et comprennent que cette journée les a été dédié pour les pousser à en faire beaucoup plus tous les jours.
Nina NGONO (stagiaire)