La politique, noble art de gouverner, est trop souvent souillée par des dérives qui ressemblent étrangement aux péchés capitaux. De la corruption à l’orgueil, en passant par l’avarice et la luxure, ces travers humains semblent s’installer durablement au cœur du pouvoir, contaminant les institutions et sapant la confiance citoyenne. Une analyse des principaux fléaux qui minent la vie politique contemporaine.
L’Avarice, soif insatiable de richesses :
La corruption, sous toutes ses formes, est sans doute le péché capital le plus répandu en politique. Du détournement de fonds publics à la prise illégale d’intérêts, en passant par le népotisme et le clientélisme, l’avarice se manifeste par une soif insatiable de richesses, au détriment de l’intérêt général. L’argent devient le moteur principal de l’action politique, corrompant les institutions et les individus, favorisant l’inégalité et alimentant la défiance populaire. Les scandales financiers qui émaillent régulièrement la vie politique mondiale illustrent parfaitement cette triste réalité.
L’Orgueil, l’excès de pouvoir et l’absence d’humilité :
L’orgueil, souvent associé à l’exercice du pouvoir, peut conduire à un comportement autocratique et méprisant envers la population. L’excès de confiance en soi, l’absence d’écoute et de dialogue, la croyance en l’infaillibilité personnelle sont autant de manifestations de cet orgueil délétère. Les dirigeants arrogants, détachés des réalités du terrain et sourds aux préoccupations des citoyens, alimentent la division sociale et favorisent le rejet de la classe politique.
La Luxure, le pouvoir comme moyen de gratification personnelle :
Le pouvoir politique peut devenir un moyen de satisfaire des désirs personnels, souvent au détriment de la morale et de l’éthique. La luxure, dans ce contexte, se manifeste par des abus de pouvoir, des comportements immoraux et des relations privilégiées qui favorisent l’enrichissement personnel ou celui de proches. L’opacité des décisions, le manque de transparence et l’utilisation des fonctions publiques à des fins privées constituent autant de manifestations de cette dérive.
L’Envie, la compétition déloyale et les manœuvres sournoises :
L’envie, moteur de la compétition politique, peut conduire à des pratiques déloyales et des manœuvres sournoises visant à nuire aux adversaires. La diffamation, la calomnie, la manipulation de l’information et les attaques personnelles sont des armes fréquemment utilisées dans cette guerre sans merci. Cette compétition délétère empoisonne le débat public et discrédite l’ensemble de la classe politique.

La Gourmandise, le gaspillage des ressources publiques :
Le gaspillage des ressources publiques est une manifestation de la gourmandise, un appétit insatiable pour les biens matériels et les privilèges. Les dépenses excessives, les projets inutiles, les contrats surfacturés sont autant d’exemples de cette dérive. Cette attitude irresponsable prive la population des ressources nécessaires à son développement et contribue à alimenter la frustration et la colère.
La Paresse, l’inaction et le manque d’engagement :
La paresse, dans le domaine politique, se traduit par l’inaction, le manque d’engagement et l’absence de volonté de relever les défis. Les dirigeants paresseux, satisfaits du statu quo et réfractaires au changement, laissent les problèmes s’accumuler, contribuant à la dégradation des services publics et à la perte de confiance des citoyens.
La Colère, la violence politique et le rejet du dialogue :
La colère, souvent exacerbée par des frustrations accumulées, peut conduire à des comportements violents et à un rejet du dialogue. L’incapacité à gérer les conflits, l’utilisation de la force pour imposer ses idées et le refus de trouver des compromis sont autant de manifestations de cette dérive dangereuse qui met en péril la stabilité sociale et politique.
Combattre ces « péchés capitaux » nécessite une action multiforme. La transparence, la responsabilisation des élus, le renforcement des institutions démocratiques et l’éducation civique sont des éléments clés pour promouvoir une politique plus vertueuse. Mais au-delà des mécanismes institutionnels, il est crucial de promouvoir une éthique publique forte, fondée sur le respect des valeurs morales et le sens du service public. Seule une prise de conscience collective permettra de purifier la vie politique et de restaurer la confiance des citoyens dans leurs dirigeants. L’avenir de la démocratie en dépend.
Par Georges Martial Ngalieu