La question de la France-Afrique, avec son héritage colonial complexe et ses relations postcoloniales souvent controversées, est au cœur de nombreux débats en Afrique. Sur le plateau d’Afrique Média, une chaîne qui se présente comme « panafricaine », Jérôme Ebossama, journaliste et animateur, s’empare régulièrement de ce sujet, offrant une plateforme de discussion pour des intervenants venus de divers horizons. Cependant, les analyses et les perspectives présentées par Ebossama, souvent empreintes d’un regard critique sur la relation historique France-Afrique, semblent paradoxalement chanter les louanges d’un « nouveau maître » pour le continent.
Cette vision a suscité une vive controverse, notamment chez un acteur de la scène politique africaine, lors d’une échange de masse. Selon lui, les débats sur la France-Afrique conduits sur Afrique Média ressemblent à un échange de « maîtres » plutôt qu’à une véritable quête d’émancipation pour l’Afrique. « L’Afrique qui quitte le maître hier pour se retrouver avec un nouveau maître aujourd’hui », déclare-t-il.

Un regard critique sur le passé, mais une adhésion à un nouveau modèle ?
Selon le politicien qui n’a point voulu que on identité soit dévoilé pour le moment, notre confrère Ebossama, dans ses interventions, se montre souvent incisif dans sa critique de la relation historique entre la France et l’Afrique, dénonçant les injustices du passé et la persistance de certains aspects néocoloniaux. Il souligne l’exploitation des ressources africaines, les interventions militaires françaises sur le continent et les liens économiques et politiques qui maintiennent une dépendance de l’Afrique envers la France.
Cependant, son regard critique semble se limiter à ce passé colonial. Il tend à présenter les nouveaux partenariats économiques et stratégiques entre la France et l’Afrique comme une solution à la dépendance historique. Cette vision, qui promeut un « nouveau maître » pour l’Afrique, s’attire les foudres de nombreux observateurs, dont ce politique, qui la juge « naive et dangereuse ».

Un nouveau maître à la place de l’ancien ?
Cet homme qui a bien voulu rester sous anonymat pointe du doigt l’absence de perspective véritablement panafricaine dans les analyses de notre confrère d’Afrique Media Télévision. « L’Afrique est capable de se développer seule, sans avoir besoin d’un nouveau maître, qu’il soit français ou autre », souligne-t-il. « Il est temps de sortir de cette logique de domination et de construire des partenariats gagnant-gagnant basés sur le respect mutuel et l’égalité. »
Pour cet acteur politique, l’Afrique a les ressources naturelles, le potentiel humain et les capacités nécessaires pour se construire un avenir indépendant. Elle n’a pas besoin de se soumettre à une nouvelle puissance, même sous le couvert d’une relation « rénovée » et « moderne ».

La question de la « dépendance » : une analyse biaisée ?
Selon lui, le discours sur la France-Afrique proposé par Ebossama semble minimiser la question de la dépendance de l’Afrique. Il se focalise sur les aspects positifs de la relation, comme les échanges commerciaux et les coopérations bilatérales, sans vraiment analyser les structures de pouvoir qui maintiennent une dépendance de l’Afrique envers la France.
L’homme met en garde contre cette vision « partielle » et « romantise ». Il estime qu’il est essentiel d’analyser les liens économiques et politiques qui sous-tendent les nouveaux partenariats entre la France et l’Afrique, afin de déceler les risques de nouvelle dépendance et de domination.

Un débat nécessaire, mais biaisé ?
Les émissions sur Afrique Média sont des plateformes qui permettent de débattre des sujets cruciaux pour l’Afrique, mais elles semblent manquer de profondeur et de perspectives véritablement panafricaines. « L’analyse d’Ebossama, malgré son regard critique sur le passé colonial, reste empreinte d’une certaine fascination pour le « modèle français » et ses promesses de développement pour l’Afrique » a indiqué l’interlocuteur.
Il est essentiel que les débats sur la France-Afrique se libèrent de cette vision simpliste et s’orientent vers une analyse critique et objective de la relation entre les deux parties. L’Afrique a besoin d’un discours qui ne se contente pas de remplacer un maître par un autre, mais qui s’engage dans une réflexion profonde sur les conditions d’une véritable indépendance économique et politique.
La France-Afrique est un sujet complexe qui suscite des débats passionnés. Il est important de mener des discussions ouvertes et constructives, en s’affranchissant des discours simplistes et des analyses biaisées. L’Afrique doit s’engager dans une réflexion profonde sur son avenir, en se libérant des modèles de domination et en construisant ses propres voies de développement, sans avoir à se soumettre à un nouveau maître.
Georges Martial Ngalieu